dimanche 13 mars 2011

Quelle journée (suite et fin)

Donc, après deux bières derrière la cravate, direction Falajy, un village de 1600 habitants, sur la route entre Siby et Bamako. Un arrêt donc, afin de prendre contact avec le chef du village. Pûrement politique.

À notre arrivée, Mamadou arrête la voiture à l'entrée même du village. Il n'est pas bien d'entrer avec le véhicule dans un village sans avoir préalablement demandé la permission. D'avoir au moins parlé à quelqu'un du village, question de politesse. Justement, tout près où nous nous arrêtons, un groupe d'hommes discutent sous un manguier. Notre chef de mission sort du véhicule avec Mamadou et discute avec un villageois bien vêtu. Je reste dans le véhicule. Soit il nous retourne, soit ils échangent un peu,et hop! on est reparti...

Mais non. Après deux minutes, on nous fait signe de sortir de la voiture afin de la garer non loin. Nous serrons la main de notr hôtes et nous commençons la visite à pieds.

Premier arrêt, un fabricant d'outils. Un grand bonhomme tout sourire nous accueille. Après traduction du pourquoi de notre présence, plusieurs autres hommes présents qui tissaientdes roseaux nous souhaitent aussi la bienvenue.

'Ahhh!! canadiens....bienvenue, bienvenue, I ni chè, I ni chè' Quel accueil. J'ai la folle envie de m'assoeir avec eux et de les écouter parler, connaître leurs histoires, coutumes, etc.. C'est comme dans le bon vieux temps chez nous, quand, petits, on écoutaient les vieux se raconter des histoires.

Après encore beaucoup de poignées de mains, nous poursuivons notre visite. Un menuisier, même accueil. Un ferblantier, même accueil. Un mécanicien, qui essaie de produire de l'électicité avec un vieux moteur diesel, même accueil, des maçons, même accueil...ouf....les tout petits enfants sont plus craintifs. Nous ne sommes pas dans un village 'touristique' comme l'autre. Ils nous disent 'bonnejour' de loin. Quelques signes de mains...

Puis, pour moi, LA rencontre de tout mon passage au Mali. La visite de l'école du village.
Notre hôte nous dirige vers l'école, tout bonnement. Nous hésitons un peu, question de ne pas déranger. Mais non, pas de problème nous assures-t-on.

Dès que l'on arrive près d'une classe, c'est la fin de celle-ci. Des enfants de 2e/3e, 128 précisément (oui, oui, 128) sortent en trombe et nous aperçoivent. C'est la cohue. Une belle cohue. Une très belle cohue. Tout plein d'enfants, qui veulent nous donner la main, nous aperçevoir. Certains sont plus craintifs, mais la plupart, souriants, sont joueurs. J'ai donné plus de 'high-five' lors de cette rencontre que dans toute ma vie. La plupart n'ont qu'un crayon et un cahier. Certains un petit sac qui ne contient sûrement pas beaucoup plus. Mais tous, tous, tous ont un sourire fantastique....

Du coin de l'oeil, nous aperçevons une autre classe. Celle de 5e/6e. Elle est toujours en cours.Notre hôte nous invite à l'intérieur de la classe ! Oulà, ce qu'on va déranger.....

D'un seul trait. 90 élèves (oui, oui, 90) se lèvent d'un bon, droits et nous souhaitent à l'unisson: "Bonjour, Bienvenue!" et se rassoient, d'un coup, silencieux mais très curieux. Je subtilise quelques sourires à l'avant. Le professeur nous explique un peu la formation, tout en français. Un texte d'un roman, dont j'oublie le nom, des sciences, on parle d'électricité. Le tout, en silence. Pas un enfant n'est agité ou ne dérange. Fa_sci_nant!
Je suis subjugué.

Dehors, quelques petits sont toujours là, je joue un peu avec eux à leur faire peur. Nous rigolons bien...

Puis, visite du dispensaire. L'infirmier et ses accolytes nous accueillent comme tout les autres. Évidemment, ils manquent de tout, médicaments, pansements....mais pas de sourires ni d'espoir. Finalement, visite de la maison de maternité. Deux chambres avec quelques lits. Pas d'eau courante, la pompe s'est brisée. Quelques lits pour les mamans et les bébés. Rien d'autre. Mais, concluons-nous, c'est déja beaucoup mieux qu'auparavent.

Nous terminons donc la courte (hum) visite en remerciant chaleureusement notre hôte.

Pendant quelques kilomètres, c'est le silence dans la voiture.

Pour ma part, c'est une journée, qui restera gravée longtemps. Ce court récit n'arrive évidemment pas à représenté un millionnième de ce que j'ai personnellement vécu.

Namaste

A.

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